La diaspora gabonaise - rencontre citoyenne avec Mme Aline-Ursula Mboumba Djenno

Un moteur clé pour le développement économique

La diaspora gabonaise à l’Assemblée nationale

En marge des élections législatives gabonaises du 27 septembre 2025, la diaspora est, pour la première fois, officiellement représentée à l’Assemblée nationale du Gabon avec deux sièges : l’un pour les Gabonais d’Afrique et l’autre pour ceux du reste du monde.

Le potentiel économique du Gabon

Petit pays d’Afrique centrale, le Gabon, indépendant depuis le 17 août 1960, possède d’importantes ressources naturelles, comme le pétrole, les minerais critiques, le bois et les terres agricoles fertiles. Le pays dispose également d’infrastructures clés comme un aéroport, un chemin de fer et un port, bien que certaines routes nécessitent encore une modernisation.

Malgré ce potentiel, le Gabon fait face à de fortes inégalités sociales. La gestion des fonds publics, la corruption et les défis de gouvernance ont freiné son développement, tandis que le secteur privé reste largement dominé par des acteurs étrangers.

Aujourd’hui, le pays cherche à corriger le tir. La récente élection présidentielle a marqué le retour à l’ordre constitutionnel et des réformes visent à renforcer l’intégration des Gabonais dans l’économie. Avec les élections législatives, la diaspora devient désormais un acteur à part entière du processus politique.

Rencontre à Montréal entre entrepreneures

C’est dans ce contexte que Mme Aline-Ursula Mboumba Djenno, entrepreneure gabonaise en France, vice-présidente du Réseau des Femmes Gabonaises de la Diaspora (RFGD) et candidate suppléante au deuxième siège réservé à la diaspora pour le compte du Front Démocratique Socialiste (FDS), a rencontré à Montréal Mme Flora Mengue, présidente de la Chambre de commerce et d’industrie Gabonaise au Canada (CCIGC) et entrepreneure installée au Canada.

Lors de cette rencontre, Mme Mboumba Djenno a félicité Mme Mengue pour son engagement et a insisté sur l’importance de l’implication active de la diaspora dans la reconstruction économique du Gabon. Les deux entrepreneures ont partagé leur vision du monde des affaires et leur point de vue sur les élections législatives.

« Face à la multiplicité des candidatures, il est essentiel de privilégier l’intérêt collectif et de travailler ensemble pour construire un Gabon prospère. Les entrepreneurs gabonais doivent investir dans le pays, consolider leurs entreprises dans leurs pays d’accueil et créer des usines de transformation au Gabon », a souligné Mme Mboumba Djenno.

Pour elle, la diaspora doit devenir un moteur de transfert de compétences, de technologies et d’expertise pour moderniser le secteur privé gabonais.

Rencontre citoyenne entre Mme Flora Mengue, présidente de la CCIGC, et Mme Aline-Ursula Mboumba Djenno, vice-présidente du RFGD, à Montréal le 13 septembre 2025.

La diaspora comme moteur économique

Mme Mengue a partagé cette vision en rappelant que les entrepreneurs doivent s’intégrer pleinement dans leur pays d’accueil, tisser des partenariats utiles et exporter cette expertise vers le Gabon. Elle a pris l’exemple du Canada :

« Tous les leviers sont là pour bâtir des entreprises solides. Travailler étroitement avec le Canada peut permettre de construire une relation gagnant-gagnant entre nos deux pays. Mais cela suppose que les entrepreneurs gabonais se structurent, quittent l’informel et valorisent leur savoir-faire. Si nous, entrepreneurs de la diaspora, ne saisissons pas l’opportunité d’investir au Gabon, d’autres le feront à notre place.

Le pays est en chantier. Les grands maîtres d’œuvre captent les plus gros contrats, mais il reste de la place dans la sous-traitance et sur toute la chaîne de valeur, notamment dans des secteurs critiques pour le développement. C’est là que doivent naître et croître les entreprises gabonaises.

L’administration gabonaise doit également montrer une réelle ouverture à collaborer avec la diaspora. La CCIGC en est un exemple parlant : malgré nos démarches, obtenir des contacts fiables à Libreville reste un défi, ce qui rend l’investissement risqué. L’absence de règles claires peut entraîner des dérives. C’est pourquoi nous voulons mieux informer et sensibiliser les opérateurs sur le cadre des affaires au Gabon, comme la formalisation des entreprises, la fiscalité, ou les procédures douanières à l’import et à l’export. L’objectif est de créer un environnement transparent où les investisseurs savent vers qui se tourner et comment avancer en toute sécurité. »

Perspectives pour le développement des affaires

À la CCIGC, l’engagement repose sur trois axes : le développement des affaires, la sensibilisation et la formation, ainsi que la représentation des entreprises du réseau. Le climat actuel est propice pour renforcer les liens entre la diaspora gabonaise en France, en Europe et au Canada, à condition que les entrepreneurs soient suffisamment outillés pour inscrire leur pays sur la carte commerciale mondiale.

Mme Mengue a également invité Mme Mboumba Djenno et le RFGD à réfléchir à la mise en place de structures pour accompagner ces initiatives et à poursuivre les actions de sensibilisation sur la formalisation des entreprises et la structuration de projets. Ces efforts pourraient favoriser la coopération entre la diaspora en Europe et le réseau canadien, tout en soutenant la présence et l’influence des entreprises gabonaises à l’international.

Cette rencontre illustre le rôle clé que la diaspora peut jouer dans la reconstruction économique du Gabon et la volonté d’agir concrètement pour l’avenir du pays. Ne manquez pas CCIGC Connexions, l’événement phare de la CCIGC au Canada pour favoriser le développement des affaires et les partenariats internationaux. Réservez votre place dès maintenant ↗