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Redéfinir le partenariat Gabon-Canada : une opportunité stratégique à saisir

  • Communication - CCIGC
  • il y a 2 jours
  • 5 min de lecture

Dans le cadre de sa mission de sensibilisation et de promotion des échanges bilatéraux, la Chambre de commerce et d’industrie Gabonaise au Canada (CCIGC) dresse un état des lieux des relations entre le Gabon et le Canada.

Bien que les relations diplomatiques entre les deux pays remontent à 1963, les échanges commerciaux restent encore à structurer pour répondre aux ambitions économiques contemporaines des deux nations.


Ce regard critique sur le passé, le présent et les perspectives d’avenir s’inscrit dans la volonté de la CCIGC d’accompagner activement ses membres – entreprises, investisseurs et institutions – à bâtir des partenariats solides et durables entre le Canada et le Gabon.


L’objectif est clair : faire de cette relation bilatérale un levier de croissance mutuellement bénéfique, fondé sur la confiance, la transparence et l’intérêt partagé.


Un partenariat ancien mais encore à structurer


Depuis l’établissement officiel des relations diplomatiques en 1963, le Canada et le Gabon entretiennent des relations cordiales. Cette coopération s’est institutionnalisée avec l’ouverture, en 1971, de l’Ambassade du Gabon à Ottawa, sous l’impulsion de Son Excellence Aristide Issembe. Ce geste a marqué le début d’une présence diplomatique constante du Gabon sur le sol canadien.


En revanche, la fermeture de l’Ambassade du Canada à Libreville a représenté un recul symbolique dans la relation directe entre le Canada et le Gabon. Depuis 2005, la représentation canadienne au Gabon est assurée par le Haut-Commissariat du Canada à Yaoundé, au Cameroun, tandis qu’une présence consulaire réduite est maintenue à Libreville.


Malgré cela, le Gabon a toujours maintenu une représentation diplomatique active au Canada, assurée aujourd’hui par Son Excellence Alexis Bengone, Haut-Commissaire de la République gabonaise, représentant officiel de Son Excellence Brice Clotaire Oligui Nguema, Président de la République gabonaise.


Crédit photo : La Gouverneure générale du Canada. Le 4 décembre 2024, lors de la cérémonie de présentation des lettres de créance à Rideau Hall, cinq nouveaux chefs de mission ont officiellement pris leurs fonctions. À l’extrême droite, Son Excellence Alexis Bengone, Haut-commissaire de la République gabonaise auprès du Canada.
Crédit photo : La Gouverneure générale du Canada. Le 4 décembre 2024, lors de la cérémonie de présentation des lettres de créance à Rideau Hall, cinq nouveaux chefs de mission ont officiellement pris leurs fonctions. À l’extrême droite, Son Excellence Alexis Bengone, Haut-commissaire de la République gabonaise auprès du Canada.

Un contexte gabonais en transformation


L'économie gabonaise souffre depuis longtemps de faiblesses structurelles : instabilité politique, gouvernance critiquée, corruption et fortes inégalités sociales. Ces facteurs ont affaibli la confiance de la population, des investisseurs et des partenaires internationaux.


Aujourd’hui, les autorités gabonaises affichent une volonté claire de réforme, fondée sur la transparence, la bonne gouvernance et le respect de l’État de droit. Cette nouvelle orientation ouvre une fenêtre d’opportunité pour repositionner le Gabon comme un partenaire économique crédible et attractif.


L’absence d’un Accord sur les investissements : un frein majeur


Un obstacle de taille persiste dans le développement des relations commerciales bilatérales : l’absence d’un Accord sur la promotion et la protection des investissements étrangers (APIE) entre le Canada et le Gabon.


Bien que des discussions aient été amorcées en 2015, aucun accord n’a, à ce jour, été formalisé. Ce vide juridique crée un climat d’incertitude pour les investisseurs et freine la concrétisation de projets à fort potentiel.


Sans garanties claires, les entreprises canadiennes hésitent à s’engager pleinement dans des partenariats durables au Gabon, malgré les opportunités existantes. Ce manque de cadre légal sécurisé constitue un frein direct aux flux d’investissements et au renforcement du tissu économique entre les deux pays.


Des instruments juridiques existants, mais insuffisants


Deux accords bilatéraux sont actuellement en vigueur entre le Canada et le Gabon :


  • L’Accord général sur la coopération au développement, signé le 8 juin 1992 ;

  • La Convention fiscale pour éviter la double imposition et prévenir l’évasion fiscale, en vigueur depuis le 22 décembre 2008.


S’ils témoignent d’une volonté de collaboration, ces textes ne suffisent pas à créer un cadre pleinement sécurisant pour les investissements privés, notamment dans des secteurs stratégiques comme les infrastructures, les énergies renouvelables ou l’agro-industrie.


Par ailleurs, le Canada et le Gabon sont tous deux membres de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) depuis 1995. Ils sont donc liés par des accords multilatéraux qui promeuvent un commerce international basé sur des règles claires, la transparence et la non-discrimination. Toutefois, ces cadres généraux ne remplacent pas des accords bilatéraux spécifiques, essentiels pour répondre aux réalités locales et garantir un environnement juridique adapté aux attentes des investisseurs.



Le rôle de la CCIGC : accompagner, sensibiliser, agir


La Chambre de commerce et d’industrie Gabonaise au Canada (CCIGC) se positionne comme un acteur clé de cette relance économique bilatérale. Son mandat consiste à :


  • Favoriser les échanges commerciaux équilibrés et durables ;

  • Accompagner les entrepreneurs et investisseurs dans leur démarche ;

  • Plaider pour des réformes structurantes, comme la relance des négociations autour de l’APIE ;

  • Créer un espace de dialogue entre institutions, entreprises et communautés d’affaires.


Le Canada et l’Afrique : un intérêt croissant, une opportunité à saisir


Dans sa stratégie de diversification des marchés, le Canada renforce ses liens avec l’Afrique. Le Gabon, avec son potentiel naturel, stratégique et humain, pourrait devenir un point d’entrée privilégié en Afrique centrale, à condition que le climat des affaires y soit assaini et propice à l’investissement.


Dans cette dynamique, la CCIGC interpelle les gouvernements gabonais et canadien : il est temps d’agir conjointement pour lever les freins structurels et juridiques qui freinent les investissements.


Pour nourrir cette réflexion, la CCIGC lance une étude ciblée auprès des entreprises canadiennes afin de recueillir leurs perceptions, attentes et obstacles actuels vis-à-vis du marché gabonais. Les résultats seront dévoilés lors d’un événement stratégique.


L’objectif : encourager une réforme concertée du cadre juridique et institutionnel, pour bâtir un environnement d’affaires attractif, fiable et durable.


La CCIGC invite également les entreprises canadiennes à s’aligner sur les nouvelles dynamiques économiques du Gabon, en misant sur des partenariats gagnant-gagnant, ancrés dans la réciprocité, l’éthique et la transparence.


Crédit photo : LinkedIn de Sébastien Carrière. M. Alexis Bengone - Haut-commissaire du Gabon au Canada et M. Sébastien Carrière - Chef du protocole du Canada et représentant personnel du Premier ministre du Canada pour la Francophonie.
Crédit photo : LinkedIn de Sébastien Carrière. M. Alexis Bengone - Haut-commissaire du Gabon au Canada et M. Sébastien Carrière - Chef du protocole du Canada et représentant personnel du Premier ministre du Canada pour la Francophonie.

Conclusion : Une impulsion diplomatique attendue


Les relations diplomatiques entre le Gabon et le Canada se renforcent, mais leur traduction économique et commerciale reste incomplète. Le moment est venu d’intensifier la coopération, d’élargir le champ des opportunités et de bâtir des ponts économiques durables, au bénéfice des citoyens des deux pays.


La CCIGC réaffirme son engagement à accompagner cette dynamique, en collaborant étroitement avec le Haut-Commissariat de la République Gabonaise au Canada, les institutions canadiennes et les acteurs du secteur privé. Elle agit comme facilitateur et relais d’information, en fournissant des données, des analyses et des recommandations issues du terrain économique.


L’impulsion politique et diplomatique, en particulier autour d’un Accord sur la promotion et la protection des investissements étrangers (APIE), relève des compétences des gouvernements. La CCIGC appelle de ses vœux une relance des discussions afin de créer un cadre économique bilatéral plus structuré, favorable aux investissements mutuellement bénéfiques.



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